Le numérique, bien qu'indispensable à notre société moderne, a un impact environnemental et social non négligeable. La consommation énergétique croissante des data centers, la production de déchets électroniques et les questions liées à la protection des données personnelles sont autant de défis à relever. À titre de comparaison, la consommation d'un datacenter de 10 000 m2 équivaut à celle d'une ville de 50 000 habitants !

Depuis les années 2000, la numérisation à marche forcée de notre économie autour des nouvelles technologies a radicalement transformé le fonctionnement des entreprises et fait des systèmes d’informations les clés de voûte de notre économie.

C'est dans ce contexte que les notions de "Green IT" et de "numérique responsable" ont émergé, appelant à une transformation du secteur numérique vers une approche plus durable.

Green IT vs Numérique responsable : quelle différence ?

Si ces deux termes sont souvent employés comme synonymes, ils présentent des nuances. Le "Green IT" met l'accent sur la réduction de l'empreinte environnementale du numérique, en se concentrant notamment sur la consommation énergétique. Le "numérique responsable", quant à lui, adopte une perspective plus globale en intégrant les dimensions sociales et environnementales. Il s'agit d'une démarche qui vise à minimiser les impacts négatifs du numérique tout au long de son cycle de vie, de la conception à la fin de vie des équipements.

Le numérique, un secteur plus polluant que le secteur aérien

Le numérique est aujourd’hui devenu omniprésent et incontournable dans notre vie quotidienne : montre, tablette, smartphone, PC, domotique .... Globalement, le secteur est aujourd’hui responsable de 4% des émissions mondiales de GES (gaz à effet de serre). C’est plus que la pollution du secteur aérien, qui plafonne autour de 3%.

Pourquoi autant ?
Individuellement, ces appareils émettent beaucoup moins qu’un avion mais leur nombre est éminemment plus important et ne fait que s'accroître, ce qui laisse présager une forte augmentation pour les années à venir.

Ainsi, 100kg de CO2 correspondent à :

Vers un numérique plus vert : Green IT, réglementations et enjeux
(source : ADEME, comparateur carbone)

Les émissions de GES du numérique pourraient augmenter de manière considérable si rien n’est fait, avec une hausse de 60 % d’ici à 2040, soit 6,7 % des émissions de GES nationales. (source : pré-rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat)

À quoi correspond cette empreinte carbone pour une entreprise ?

La grande majorité des émissions de GES du numérique sont liées à la fabrication des devices ou terminaux, à leur transport et à leur utilisation.

Dans le détail, on peut diviser l’empreinte carbone d’un Système d’Information en 3 grands piliers :

  • de 65% à 92% est imputable directement aux terminaux, en particulier aux écrans et téléviseurs
  • de 4% à 20% de celle-ci est liée aux data centers
  • de 4% à 13% est liée aux réseaux télécoms

(source : selon l’étude de l’ADEME et l’Arcep sur l'impact environnemental du numérique en France publiée le 19 janvier 2022)

Anticiper la contrainte législative

Pour les entreprises, réaliser un bilan carbone et énergétique de leurs systèmes numériques et se doter d’outils pour maîtriser leurs consommations est donc devenu un axe stratégique majeur. D’autant que cela permet d’anticiper une contrainte législative qui est de plus en plus présente.

En France, les lois AGEC et REEN marquent une étape importante en matière de numérique responsable. Ces textes de loi visent à :

  • Allonger la durée de vie des équipements : En favorisant la réparation et la réutilisation, et en luttant contre l'obsolescence programmée
  • Réduire la consommation énergétique : En imposant des exigences d'écoconception pour les équipements numériques
  • Promouvoir l'économie circulaire : En encourageant le recyclage et la valorisation des déchets électroniques
  • Sensibiliser les acteurs : En intégrant le numérique responsable dans les programmes éducatifs et en incitant les entreprises à adopter des pratiques plus vertueuses

Depuis le 1er janvier 2023, le dispositif des bilans d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES) prévoit que les entreprises, administrations et collectivités réalisent tous les 3 ans un bilan de leurs émissions de GES (scope 1, 2 et 3) qui doit être rendu public. Il concerne toutes les personnes morales de droit privé de plus de 500 salariés ainsi que les personnes morales de droit public de plus de 250 salariés et les collectivités de plus de 50 000 habitants.

Pour les acteurs publics, la question de la mesure de l’empreinte carbone et de la réduction des coûts de l’énergie s’inscrit aussi dans la logique du plan de sobriété énergétique du Gouvernement français, qui s’est fixé l’objectif de baisser de 10% la consommation du pays en 2 ans et d’améliorer l’efficacité énergétique des centres de données (data centers) de l’État.

Enjeux et perspectives

Les usages numériques d'une entreprise de service peuvent facilement représenter entre 30% et 40% de son bilan carbone, sans compter des coûts importants en matière d'énergie.
Leur prise en compte et la mise en place de plans d’action à moyen et long terme est structurante en vue de limiter la hausse de la trajectoire carbone mais aussi les coûts associés au numérique et ses usages.

Le schéma directeur du Numérique Responsable est l’occasion de prendre du recul pour se projeter sur les besoins en numérique pour les années à venir tout en tenant compte de son empreinte environnementale.

Le sujet vous concerne mais vous ne savez pas par où commencer ? Next Decision est là pour vous accompagner sur l’ensemble des phases de ce projet : de l’état des lieux stratégique aux préconisations opérationnelles. Contactez-nous !