Du 9 au 13 juin 2025, la ville de Nice accueillera la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3), un rendez-vous international d’envergure qui réunira chefs d’État, ONG, scientifiques, entreprises et membres de la société civile pour aborder un enjeu majeur : la préservation des océans et des ressources marines.
Organisée sous l’égide des Nations Unies, en co-présidence avec la France et le Costa Rica, cette conférence vise à accélérer la mise en œuvre de l’Objectif de Développement Durable n°14 (ODD 14) : « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ».
Mais que vient faire le monde de l’entreprise dans ce type d’événement ? Beaucoup plus qu’on ne l’imagine !
Les océans : un enjeu stratégique, pas uniquement environnemental
Les océans ne se contentent pas d’être des lieux de biodiversité fascinants ou des destinations touristiques. Ils assurent des fonctions vitales pour l’équilibre de la planète et l’économie mondiale :
- Ils absorbent 30 % des émissions de CO₂ produites par l’homme et génèrent plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons.
- Ils abritent 80 % de la biodiversité vivante
- Ils représentent des filières économiques stratégiques : pêche, aquaculture, énergie offshore, tourisme côtier, transport maritime, biotechnologies bleues…
Mais les océans sont en danger : réchauffement climatique, pollution plastique, acidification, surpêche, destruction des habitats côtiers… Les pressions humaines sont nombreuses et croissantes. Et leurs effets rebondissent désormais dans les bilans des entreprises.
Schéma inspiré du GIEC “Contributions of nature-based solutions (NbS) in the oceans to the Sustainable Development Goals”
Mauvaise gestion des océans : quels risques pour les entreprises ?
Risques physiques
Les entreprises situées en zone littorale ou dépendant de chaînes logistiques maritimes sont en première ligne face :
- à la montée du niveau de la mer
- aux tempêtes plus fréquentes
- à la dégradation des infrastructures portuaires
Cela se traduit par des coûts d’adaptation, des interruptions d’activité, voire des pertes d’actifs.
Risques réglementaires
Les gouvernements et organisations internationales mettent en place de nouvelles régulations :
- Interdiction des plastiques à usage unique,
- Limitation des rejets industriels dans les milieux aquatiques,
- Exigences accrues de traçabilité des produits de la mer.
Les entreprises non préparées risquent des sanctions, des pertes de marché ou des obligations d’investissement coûteuses pour se mettre en conformité.
Risques réputationnels
Une marque associée à la pollution plastique ou à la destruction des écosystèmes marins peut subir un boycott, une crise de réputation ou une perte de valeur boursière. De plus en plus de consommateurs exigent des preuves d’engagement environnemental réel et l’"oceanwashing" devient un nouveau risque d’image.
Risques financiers
Les assureurs, les investisseurs et les bailleurs de fonds commencent à réévaluer l’exposition au risque côtier et marin. Certaines entreprises pourraient faire face à :
- une hausse des primes d’assurance
- des conditions de financement moins favorables
- voire une dévalorisation de leurs actifs si ceux-ci deviennent "inassurables".
Océans et RSE : comment les entreprises peuvent (et doivent) agir
La protection des océans n’est pas qu’une affaire de gouvernements ou d’ONG. Elle implique toutes les entreprises, y compris celles dont le cœur de métier semble éloigné du monde marin.
Voici quelques leviers d’action concrets :
- Réduire les pollutions : limitation des microplastiques, traitement des eaux usées, éco-conception des emballages.
- Adopter des approvisionnements durables : choisir des filières certifiées (ex : pêche MSC, ASC), favoriser le transport maritime bas carbone.
- Intégrer les océans dans la stratégie climat & biodiversité : en alignant ses engagements avec des cadres comme le Science Based Targets for Nature.
UNOC 3 : une conférence à suivre pour anticiper, s’informer et s’engager
Pour les entreprises, la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan ne doit pas être perçue comme un simple événement institutionnel réservé aux experts ou aux ONG. Elle représente un véritable moment stratégique pour comprendre les nouvelles dynamiques qui émergent autour des océans, et surtout, pour anticiper les transformations à venir.
UNOC 3 permettra de faire émerger des messages forts sur le rôle du secteur privé dans la gouvernance des océans. On y attend la présentation de feuilles de route sectorielles, de nouveaux engagements volontaires, ainsi que le renforcement de partenariats public-privé dans des domaines allant de la pêche durable à la logistique maritime, en passant par la finance bleue ou la surveillance environnementale par satellite.
Les innovations technologiques joueront également un rôle de premier plan. L’analyse de données marines, l’intelligence artificielle appliquée à la détection des pollutions ou à la modélisation du climat côtier, ou encore les outils de traçabilité dans les chaînes d’approvisionnement maritimes, offriront de nouvelles opportunités pour les entreprises du numérique, de la data, ou de l’ingénierie. UNOC 3 constituera ainsi une vitrine de solutions concrètes, où la contribution des entreprises ne sera pas seulement attendue, mais valorisée.
Participer à cet élan – même à distance – permettra aux entreprises de s’aligner plus tôt sur les exigences internationales, d’identifier des initiatives collectives dans lesquelles s’engager, et de positionner leur marque comme partie prenante de la transition vers une économie plus durable, résiliente et respectueuse des écosystèmes marins.
Les océans sont à la fois le baromètre et le moteur de notre planète. Ils conditionnent le climat, nourrissent des milliards d’êtres humains, assurent une partie essentielle du commerce mondial, et hébergent une biodiversité encore largement méconnue. À ce titre, ils ne peuvent plus être considérés comme des ressources inépuisables ou comme un sujet secondaire des politiques RSE.
Les entreprises, quel que soit leur secteur, sont désormais confrontées à une réalité incontournable : leur activité dépend – directement ou indirectement – de la bonne santé des océans. Les ignorer, c’est prendre le risque de subir des chocs climatiques, des ruptures d’approvisionnement, des contraintes réglementaires, voire une perte de légitimité auprès des clients et partenaires.
À l’inverse, s’engager pour la préservation des océans, c’est agir avec lucidité face aux transformations en cours, mais aussi saisir des opportunités de création de valeur à long terme. C’est investir dans des modèles économiques plus sobres, plus circulaires, plus résilients. Et c’est surtout affirmer une vision d’entreprise responsable, capable de concilier performance et contribution positive aux grands équilibres planétaires.
Dans ce contexte, UNOC 3 ne doit pas être vu comme un événement lointain réservé aux gouvernements, mais bien comme un jalon stratégique dans la transformation durable du tissu économique mondial. À chacun d’y prêter attention – et d’y prendre sa part.
Vous souhaitez mettre en place une stratégie RSE qui permettra à votre entreprise de limiter son impact sur les ressources ? Next Decision est là pour vous accompagner sur l’ensemble des phases de ce projet : de la formation au conseil RSE en passant par la mise en conformité CSRD. Nos experts sont vos meilleurs alliés, contactez-nous !