L'ISO 26000 pourrait presque être considérée comme la "Bible" de la responsabilité sociétale. Et pour cause, il s'agit d'une norme internationalement reconnue permettant à toute organisation "d'initier, de déployer, d'approfondir et de valoriser sa démarche de responsabilité sociétale".
ISO 26000 : Origine et définition
C'est en juin 2004 que les travaux ont commencé, et dès le départ, il était entendu qu'aucune certification ne serait associée à cette norme. L'objectif était de produire "un document d'orientation rédigé dans un langage simple, compréhensible et utilisable par les non-spécialistes".
Commençons tout d'abord par évoquer la définition de la responsabilité sociétale selon la norme, objet de nombreux débats entre les experts.
Selon l'ISO 26000, la responsabilité sociétale est la “responsabilité d'une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l'environnement se traduisant par un comportement transparent et éthique qui :
- contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ;
- prend en compte les attentes des parties prenantes
- respecte les lois en vigueur et est en accord avec les normes internationales de comportement ; et qui
- est intégré dans l'ensemble de l'organisation et mis en œuvre dans ses relations.”
L’ISO 26000 : 7 principes généraux et 7 questions centrales
La norme ISO 26000 repose sur 7 principes généraux de responsabilité :
- la redevabilité
- la transparence
- le comportement éthique
- la reconnaissance des intérêts des parties prenantes
- le principe de respect de la loi
- la prise en compte des normes internationales de comportement
- le respect des droits de l'Homme
Ce sont ces principes qui doivent guider l'évolution des comportements des organisations.
Mais ce qui constitue le cœur de la norme, ce sont surtout les 7 questions centrales, ou autrement dit les thèmes de responsabilité qui doivent être pris en compte par les organisations. Il s'agit de :
- Gouvernance de l'organisation
- Droits de l'Homme
- Relations et conditions de travail
- Environnement
- Loyauté des pratiques
- Questions relatives aux consommateurs
- Communautés de développement local
Chacune de ces 7 questions centrales est ensuite détaillée en plusieurs domaines d'actions, auxquels les entreprises peuvent se référer pour répondre aux attentes de l'organisation et de la société.
Par exemple, la question centrale "Environnement" comprend 4 domaines d'action :
- DA1 : Prévention de la pollution
- DA2 : Utilisation durable des ressources
- DA3 : Atténuation des changements climatiques et adaptation
- DA4 : Protection de l'environnement, biodiversité et réhabilitation des habitats naturels.
La première étape va donc consister pour toute entreprise à prioriser ses domaines d'actions, notamment à l'aide d'une matrice Importance / Performance, afin de pouvoir distinguer ce qui peut attendre des sujets clés à traiter au plus vite.
Pour ces domaines clés prioritaires, il conviendra ensuite de trouver les bonnes pistes d'action et d'élaborer une feuille de route afin d'atteindre l'objectif de responsabilité sociétale.
Bien évidemment, l'entreprise ne fait pas cela toute seule. Une étape clé réside dans l'identification des parties prenantes clés, c'est-à-dire tout "individu ou groupe ayant un intérêt dans les décisions ou activités d'une organisation". Cette étape ne se fera pas sans avoir préalablement cartographié la chaîne de valeur de l'entreprise.
Notion introduite par Michael Porter, la chaîne de valeur désigne "l'ensemble des activités destinées à concevoir, fabriquer, commercialiser, distribuer et soutenir un produit". En effet, selon Michael Porter, l’entreprise est un enchaînement d’activités interconnectées transformant des inputs (matières premières) en outputs (produits finis) vendus aux consommateurs.
L’ISO 26000 au soutien de la CSRD ?
De fait, l'ISO 26000 peut être d’une certaine aide dans la mise en œuvre de la CSRD en guidant les entreprises dans l'identification des enjeux sociaux, environnementaux et de gouvernance pertinents. La norme indique en effet comment identifier ses parties prenantes et donne une méthodologie à l’organisation pour recenser et prioriser ses enjeux, ce qui constitue une bonne partie des éléments permettant d’aboutir à la double matérialité. De plus, en adoptant les principes de l'ISO 26000, les entreprises peuvent mieux structurer et documenter leurs pratiques en matière de développement durable, facilitant ainsi le respect des exigences de la CSRD.
Vous l'aurez compris, la norme ISO 26000 est un véritable mode d'emploi de la responsabilité sociétale. Créée non pas comme une contrainte réglementaire mais véritablement comme un cadre de travail, elle permet d'élaborer une véritable stratégie d'entreprise incluant cette responsabilité sociétale.
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